Style : Metal médiéval.
Haggard n’est pas un groupe très disert. 4 ans depuis le précédent album, 10 depuis le deuxième... Si on a pu les croiser au détour de quelque scène, on ne croyait plus à un nouvel effort discographique. Et pourtant le voici, en cette bien morne rentrée 2008. Un petit cadeau bienvenu pour oublier la grisaille.
Un 4e album proposant toujours ce mélange inimitable de musique renaissance –parfois baroque-, aux relents d’opéra plus classique, agrémentés de petites notes folk, le tout enrobé de guitares metal on ne peut plus modernes. Et le groupe s’est donné les moyens de ses ambitions, alignant un nombre respectable de musicien(ne)s pour jouer tout ça « en vrai ». Violons, violoncelles, flûte, piano, clarinette, etc. pas moins de 15 musiciens –sans compter les invités- donnent corps aux « opéras baroques » que nous propose régulièrement le groupe.
Les amateurs de brutalité passeront leur chemin, les arrangements « classiques » dominant largement la musique, à tel point qu’on imaginerait presque les voir signer chez Deutsch Grammophon. Propos légèrement capillotracté s'il en est, mais qui a le mérite de poser le propos : les metalleux pure souche s’ennuieront ferme à l’écoute de ce groupe.
Pas de surprise donc, ce Tales of Ithiria ne s’éloigne pas de la formule précédemment établie, une formule unique qui fonctionne parfaitement. Tout au plus notera-t-on un léger retrait des guitares, une tendance qui s’affirme d’album en album, aidée en cela par la surcompression des saturations, la plaie actuelle pour les amoureux des cordes un peu grinçantes.
Toujours cette alternance de chant clair masculin et féminin. La voix masculine rauque, plus que grognée –écho des débuts plus violents du groupe–, s’efface encore un peu plus, laissant plus de place au chant féminin lyrique, qui gagne encore en ampleur et en technique.
Bref, on est en terrain connu.
Les menus changements seront plutôt à chercher dans le concept de l’album, qui s’éloigne des thèmes historiques pour verser aujourd’hui dans l’Héroïc Fantasy pure et dure.
Avec récitatifs à la clé... Qui font irrémédiablement penser à Rhaposdy (of fire). Petite faute de goût dans un parcours jusque-là sans faute des allemands. Surtout que l’exercice se répète à l’envie, cassant l’ambiance et le rythme de l’album. Dommage, le groupe nous avait habitué à plus de subtilités.
Dans la série « incompréhension », on peut également se demander ce que vient faire ce « Hijo de la Luna », repris de Mecano, débarquant au milieu du disque sans prévenir. Le morceau en tant que tel n’est pas inintéressant (même s’il ne diffère finalement pas tant que ça de l’original nonobstant l’ajout de grosses nappes de guitare), mais reste légèrement incongru, s’intégrant mal dans la progression musicale du disque. Il aurait mieux trouvé sa place sur un EP, à la manière du Rasputin de Turisas. Passons.
Mais ne boudons pas notre plaisir, l’album reste du bon Haggard, servi par une production en béton, qui progresse elle aussi constamment d’album en album, offrant un splendide écrin à la musique fine et subtile de cet ensemble hors du commun.
Note Générale : 8 / 10
Production : 6 / 6 - Cover : 4 / 6 - Composition : 4 / 6
Site officiel du groupe
Page Myspace du groupe
Article sur wikipedia
Un forum français de fans
commenter cet article …